Transformation digitale et processus documentaires, des enjeux totalement liés - 3 questions à Harald Grumser, PDG de l’entreprise
1. A l’occasion du Comparting 2016 en Novembre dernier, vous annonciez le lancement d’une solution : DocBridge Impress, votre nouvelle solution de conception de documents multi- supports et multi-formats. Le mot important ici est « conception » : pourquoi l’éditeur Compart se lance-t-il sur le marché de la composition documentaire ?
Harald Grumser: La réponse est à la fois très simple, parce que les clients nous le demandent, et très complexe. Cela nécessite de bien comprendre ce qui se joue dans la transformation digitale des entreprises et l’impact de cette évolution sur les processus documentaires. En première approche, la digitalisation ne se limite pas à passer d’un support papier à un support numérique. Essayez de lire un PDF reçu par email sur votre smartphone ! Le format de page A4 avec lequel nous vivons depuis les débuts de l’éditique est aujourd’hui devenu un obstacle à l’adaptation des documents aux nouveaux enjeux de l’expérience client. Et ceci étant la conséquence de cela, les entreprises qui s’engagent dans leur transition digitale ont tendance à contourner ce problème en créant deux silos distincts, l’un chargé de la communication digitale adaptée aux nouveaux usages et au web, et l’autre qui gère la communication imprimée. Lorsqu’il n’y a que quelques documents, ce n’est pas un problème. Mais c’est une toute autre affaire lorsqu’il faut gérer l’évolution de dizaines ou de centaines de modèles de documents différents dans de multiples formats, pour de multiples supports,… Avec DocBridge Impress, nous apportons une réponse à cette problématique de conception unifiée des documents, indépendamment des formats de diffusion.
2. En quoi votre solution, basée sur HTML5, se distingue-t-elle d’offres concurrentes sur le marché ?
Harald Grumser: D’un point de vue technologique, HTML 5 est la partie émergée de l’iceberg. Il fixe certes le cap et symbolise bien l’idée d’un document universel, libéré du format A4 et pouvant s’adapter à tous les supports de diffusion. Mais dans son implémentation standard, HTML 5 impose certaines limites. Certains de nos confrères ont pris le parti d’enrichir le standard avec des extensions propriétaires. Mais cette approche est loin d’être neutre pour les clients en matière d’évolutivité et de liberté de choix. Notre vision du document unifié, c’est que sa conception doit reposer intégralement sur des standards ouverts permettant aux entreprises d’évoluer à leur guise. Simultanément, il faut que les technologies retenues soient assez robustes pour répondre aux enjeux de production industrielle en volumes, comme XML, XSLT et XSL-FO. C’est donc sur ce socle technologique totalement ouvert que nous avons construit DocBridge Impress. Au-delà du cœur technologique de la solution, il nous fallait aussi imaginer l’interface utilisateur, car dans ce domaine également, l’indépendance vis-à-vis des formats exige une vraie révolution. DocBridge Impress remplace ainsi le traditionnel éditeur Wysiwyg, nécessairement attaché à un format, par une nouvelle approche de balisage universel. C’est encore une approche qui nous distingue de nos confrères. A nous, en tâche de fond, d’effectuer toutes les conversions nécessaires pour produire un même document dans tous les formats souhaités, et cela en fonction des règles métiers définies par l’utilisateur. C’est une autre nouveauté importante de DocBridge Impress, passer d’une logique de conception de page à celle de la construction d’une expérience de communication client personnalisée en fonction des différents profils de destinataires.
3. Faut-il voir dans cette nouvelle solution un changement radical du positionnement de Compart ?
Harald Grumser: De ce point de vue, il s’agit plus d’une évolution que d’une révolution. La majorité de nos clients utilisent nos technologies pour la production d’imprimés. Mais ils sont tous conscients de la nécessité de développer les canaux digitaux en évitant de reproduire les erreurs du passé, et notamment l’organisation en silos de la production. Simultanément à cette évolution du besoin, nous observons dans tous les pays une évolution de nos interlocuteurs dans les entreprises. Ces derniers sont de moins en moins techniques et de plus en plus métier. Ce qui est vrai pour nous l’est en définitive pour toute l’industrie, mais tous les acteurs n’y sont pas préparés. Notre valeur ajoutée évolue. Les technologies documentaires ont à se mettre au service de l’expérience client, et non plus seulement de la production de communication en volume. Pour que cela soit possible, il faut non seulement que les silos entre les différents modes de production disparaissent, mais qu’ils le fassent sans compromis sur l’ouverture et les standards, et en apportant une réelle valeur ajoutée aux métiers.